Aperçu des arrêts du Tribunal fédéral suisse en matière de droit fiscal publiés entre le 9 et le 15 septembre 2024 :

  • Arrêt du 8 août 2024 (9C_67/2024) : TVA 2013-2016 ; imputation des prestations ; le litige portait sur la question de savoir si une plateforme en ligne de livraison de repas de restaurants partenaires pouvait facturer au taux réduit aussi bien sa propre prestation que les repas livrés. Le TAF était d'avis que les deux prestations devaient être imputées économiquement à la plateforme (voir notre article du 31 décembre 2023). Le Tribunal fédéral, qui s'est penché sur cette question suite à un recours de l'AFC, a toutefois conclu que la plateforme n'avait agi qu'en tant qu'intermédiaire. Par conséquent, elle aurait dû facturer les frais de livraison perçus via sa plateforme au taux normal et n'aurait pas pu faire valoir l'impôt préalable sur les montants transférés aux restaurants partenaires. Admission partielle de la réclamation de l'AFC (la période fiscale 2013 était prescrite).
  • Arrêt du 22 août 2024 (9C_184/2024) : Impôts cantonaux et communaux 2020 (Valais) et impôt fédéral direct ; le litige porte sur la question de la déductibilité des frais d'investissement pour des mesures d'économie d'énergie en 2020 qui ont été engagés par le contribuable avant la période fiscale 2020. Selon la jurisprudence du Tribunal fédéral, l'interdiction de la rétroactivité proprement dite des lois (fiscales) s'oppose à l'application d'une norme à des faits qui étaient déjà clos avant son entrée en vigueur. L'administration fiscale a fait valoir à juste titre que les frais dont le contribuable demandait la déduction avaient été engagés avant le 1er janvier 2020, c'est-à-dire à un moment où la possibilité d'un report au sens du nouvel art. 32 al. 2bis LIFD n'existait pas encore. C'est donc à juste titre qu'elle a refusé la déduction des frais engagés à partir de l'année 2019. Rejet du recours de la contribuable.
  • Arrêt du 6 août 2024 (9C_113/2024) : Impôts cantonaux et communaux 2019 (Grisons) ; le litige portait sur la question de savoir si l'instance précédente pouvait rendre un jugement matériel après que l'administration fiscale n'est pas entrée en matière sur la réclamation contre la taxation discrétionnaire, ou si elle aurait dû renvoyer l'affaire à l'administration fiscale pour un nouveau jugement. Comme l'administration fiscale avait déjà procédé à une appréciation matérielle dans la décision de non-entrée en matière au sens d'une motivation éventuelle, l'instance inférieure était libre d'examiner la motivation éventuelle et de prendre elle-même une décision matérielle. Par ailleurs, l'instance précédente a considéré à juste titre que la preuve de l'inexactitude avait échoué avec la remise des seuls documents provisoires (comptes annuels, rapport de révision, déclaration d'impôt). Rejet du recours de la contribuable.

Décision de non-entrée en matière :

Les décisions sont classées par ordre chronologique en fonction de leur date de publication.