Lors de sa séance du 27 février 2017, le Conseil national a approuvé (avec certaines modifications) une motion visant à ne pas mettre en œuvre la pratique administrative de l'Administration fédérale des contributions (AFC) à partir de 2016 en relation avec l'adoption du projet de loi sur le financement et l'extension de l'infrastructure ferroviaire (Fabi), qui entraînerait une imposition supplémentaire des revenus des personnes non indépendantes disposant d'une voiture de société.

Selon une motion d'Erich Ettlin (15.4259), le Conseil fédéral devrait être chargé de donner pour instruction à l'ALE de ne pas mettre en œuvre la pratique administrative prévue à partir de 2016, qui conduit à une imposition supplémentaire des revenus des indépendants disposant d'une voiture de société. Il n'y avait pas de base juridique pour cette mesure, et elle entraînerait également une énorme charge administrative avec de nombreuses questions d'application ouvertes.

La motion cite la justification suivante : Pour l'impôt fédéral direct, l'ALE prévoit que les propriétaires de véhicules d'entreprise, outre la part privée de 9,6 % du prix d'achat du véhicule, doivent également payer des impôts sur le revenu sur les frais de déplacement entre le domicile et le lieu de travail qui dépassent 3 000 CHF (limite de l'indemnité forfaitaire de déplacement Fabi). Cependant, il est difficile pour les contribuables de comprendre quand les frais de voyage effectivement calculés sont ajoutés à la somme forfaitaire existante de la part privée. Selon l'ALE, l'employé doit calculer et déclarer le "revenu" supplémentaire. D'autre part, selon les directives relatives au bulletin de salaire, l'employeur est tenu de certifier tous les avantages sur le bulletin de salaire, pour les propriétaires de véhicules d'entreprise, désormais également le nombre de jours de service sur le terrain. La mise en œuvre de cette pratique entraîne un surcroît considérable de travail administratif pour les employeurs, les employés et les autorités fiscales. Les employeurs qui doivent rendre compte de l'impôt à la source de leurs employés seront gravement touchés, car la procédure pour ces cas est particulièrement compliquée et certains cantons ne font des compensations que pour les évaluations ordinaires ultérieures. Il y a encore beaucoup de choses qui ne sont pas claires. Les employeurs n'ont été informés de la procédure par les autorités fiscales que fin 2015, mais doivent déjà appliquer les nouvelles exigences à partir de janvier 2016. Des clarifications et des enquêtes supplémentaires sont nécessaires dans les cas où aucune information supplémentaire n'est requise aujourd'hui. Le seul fait que le trajet entre le lieu de résidence et le client (dans le cas des représentants commerciaux) ne compte pas comme un trajet quotidien et que les informations correspondantes doivent figurer sur le bulletin de salaire doit être garanti dans de nombreux cas par des adaptations des programmes de saisie des temps et des contrôles supplémentaires de l'employeur. Il va sans dire que cela crée non seulement une charge administrative importante, mais aussi une source d'erreur indésirable.

Lors de sa séance du 27 janvier 2017, le Conseil national (deuxième chambre) a adopté la motion par 121 voix contre 57 avec 6 abstentions et avec l'amendement suivant Le Conseil fédéral est chargé de proposer les modifications juridiques nécessaires pour qu'au niveau administratif, une part des revenus provenant de l'utilisation d'un véhicule de société pour les trajets domicile-travail soit également indemnisée au même taux que 9,6 pour cent du prix d'achat du véhicule pour l'utilisation privée du véhicule de société.

Le procès-verbal de la réunion du Conseil national est disponible ici.