Le 16 février 2018, l'Administration fédérale des contributions (AFC) a publié des informations sur le règlement relatif à la vente par correspondance qui entrera en vigueur le 1er janvier 2019. En particulier, le contexte de la révision de la loi sur la TVA ainsi que la nouvelle situation juridique et les obligations des contribuables qui y sont associées sont décrits plus en détail. Toutefois, les dispositions d'ordonnance pertinentes n'ont pas encore été publiées, ce qui signifie que certains changements peuvent encore être nécessaires.

La révision partielle de la loi sur la TVA vise à mettre les entreprises étrangères actives dans la vente par correspondance sur un pied d'égalité avec les entreprises domiciliées en Suisse. L'inégalité de traitement antérieurement constatée résulte du fait que, pour des raisons d'économie de perception, aucune taxe à l'importation n'est prélevée sur les marchandises importées si le montant de la taxe est inférieur ou égal à 5 francs suisses (ce qu'on appelle les petits envois). L'acheteur des marchandises peut ainsi recevoir de petits envois de l'étranger sans être soumis à la TVA, alors que le même envoi est soumis à la taxe intérieure lorsqu'il est acheté auprès d'une entreprise de vente par correspondance ou d'un détaillant national inscrit au registre de la TVA.

A partir du 1er janvier 2019, les dispositions suivantes s'appliquent en principe : Si une entreprise de vente par correspondance (nationale ou étrangère) réalise un chiffre d'affaires annuel d'au moins 100 000 CHF avec des petits envois qu'elle transporte ou envoie de l'étranger vers la Suisse, ses livraisons sont considérées comme des livraisons nationales. Il devient alors redevable de l'impôt en Suisse et doit être inscrit au registre de la TVA. Dès l'inscription au registre de la TVA, non seulement les petits envois de la société de vente par correspondance sont considérés comme des livraisons intérieures, mais aussi tous les autres envois pour lesquels le montant de la taxe à l'importation est supérieur à 5 CHF. Par conséquent, pour une société de vente par correspondance imposable, tous les envois intérieurs sont soumis à l'impôt intérieur. La taxe intérieure est donc due à la fois sur les petits envois et sur les envois soumis à la taxe à l'importation. Toutefois, aucune taxe à l'importation n'est encore prélevée sur les petits envois.

La société de vente par correspondance imposable peut donc déduire la taxe à l'importation (elle est considérée comme l'importateur) et toute autre taxe en amont encourue dans le cadre de son activité commerciale et qui lui donne droit à la déduction de la taxe en amont. Pour qu'il soit clair si la taxe à l'importation doit être facturée à l'entreprise de vente par correspondance ou au destinataire, le colis doit être marqué de manière claire et non équivoque. Le nom et le numéro de TVA de la société de vente par correspondance doivent figurer sur l'étiquette d'adresse. En outre, une facture conforme à la TVA ou une facture pro forma (cf. art. 26 de la LMSST) doit être apposée sur le colis, indiquant la taxe intérieure. Le déclarant en douane doit connaître le nom, l'adresse et le numéro de TVA de la société de vente par correspondance. La société de vente par correspondance doit fournir ces informations au déclarant en douane avec la facture conforme à la TVA ou une facture pro forma à l'acheteur.

Toute personne qui réalisera un chiffre d'affaires d'au moins 100 000 CHF avec des petits envois en 2018 et dont on peut supposer que ces livraisons seront également effectuées dans les douze mois à compter du 1er janvier 2019 sera soumise à l'imposition obligatoire à partir du 1er janvier 2019 et devra s'inscrire au registre de la TVA. Si une entreprise de vente par correspondance commence ses activités en relation avec la Suisse après le 1er janvier 2019, ses prestations de transport et de vente par correspondance seront considérées comme effectuées en Suisse dès qu'elle aura atteint le seuil de chiffre d'affaires de 100 000 CHF par an avec ces petits envois. Il doit ensuite s'inscrire au registre de la TVA. Si une entreprise nationale ou étrangère est inscrite au registre de la TVA sur la base d'autres prestations en Suisse et si cette entreprise effectue également des livraisons de transport ou d'expédition de petits envois de l'étranger vers la Suisse, ces petits envois restent des ventes à l'étranger (à l'exception des entreprises disposant d'une "déclaration de subordination étrangère" agréée ; voir ci-dessus). Pour cette entreprise également, les livraisons ne deviennent des livraisons nationales que lorsque la limite de 100 000 CHF par an de ces livraisons (petits envois) est atteinte.

Les entreprises de vente par correspondance peuvent volontairement s'assujettir à la taxe au moyen de la "Déclaration de subordination à l'étranger" avant même d'atteindre la limite de chiffre d'affaires applicable à l'assujettissement à la taxe ou avant l'entrée en vigueur du régime de la vente par correspondance. Cela leur permet de planifier plus facilement le passage à l'euro. Dans cette procédure, la société de vente par correspondance (inscrite au registre de la TVA) est considérée comme l'importateur et peut également réclamer la taxe d'importation en tant que taxe en amont. La livraison à l'acheteur national est alors considérée comme une livraison nationale.

Si une société de vente par correspondance nationale ou étrangère remplit les conditions d'assujettissement à l'impôt, elle doit s'enregistrer auprès de l'ALE de manière indépendante. La société étrangère de vente par correspondance doit avoir un représentant fiscal ayant un domicile ou un siège en Allemagne. En outre, une garantie doit être fournie sous la forme d'une caution solidaire illimitée d'une banque domiciliée en Suisse ou d'un dépôt en espèces. L'ALE fournit sur son site web une liste des entreprises enregistrées comme sociétés de vente par correspondance dans le registre de la TVA.

Toutes les informations sont disponibles en détail ici.