Le 2 février 2017, le Département fédéral des finances (DFF) a ouvert la consultation sur l'introduction de l'échange automatique d'informations en matière fiscale (EAI) avec d'autres pays (voir la contribution du 7 février 2017). La Principauté du Liechtenstein, en particulier, dispose d'un espace économique et monétaire commun sur la base de nombreux accords avec la Suisse. Les relations politiques et économiques avec la Principauté du Liechtenstein rendent nécessaire l'introduction de l'AIA (entrée en vigueur prévue en 2018, échange de données prévu en 2019).

Pour être acceptée dans le réseau des Etats partenaires de la Suisse, la Principauté de Liechtenstein doit respecter le principe de spécialité et garantir la confidentialité des données fournies. Le cadre juridique, administratif et technique en matière de confidentialité et de sécurité des données au Liechtenstein a déjà été jugé satisfaisant par le groupe d'experts du Forum mondial sur la transparence et l'échange de renseignements à des fins fiscales (Forum mondial), étant donné que diverses conventions de double imposition conclues par la Principauté de Liechtenstein contiennent déjà une clause de confidentialité (voir l'aperçu de toutes les conventions de double imposition et d'échange de renseignements fiscaux de la Principauté de Liechtenstein), qui correspond au modèle de convention de l'OCDE. En outre, il y a la législation complète sur la protection des données dans le droit national (cf. en intégralité le rapport explicatif sur l'introduction de l'AIA sur les comptes financiers avec les États et territoires supplémentaires de l'accord AIA à partir de 2018/2019)

La transparence croissante et le flux d'informations qui en résulte conduisent inévitablement à la question de savoir quand les déclarations volontaires peuvent ou doivent être présentées, puisque l'une des conditions préalables aux déclarations volontaires est le "volontariat", c'est-à-dire que la fraude fiscale ne doit pas être déjà connue des autorités fiscales. En ce qui concerne l'EAI, la fenêtre d'opportunité pour l'auto-dénonciation est donc fermée en raison du problème suivant : l'exigence d'initiative propre, de spontanéité ou de volontariat en ce qui concerne une auto-dénonciation volontaire sans pénalité peut être refusée si les autorités fiscales étaient sur le point de découvrir l'évasion fiscale sans que le contribuable ne puisse arrêter ce cours des choses. Il est alors peu probable que la divulgation volontaire ait été faite (volontairement) de sa propre initiative.

En résumé, on peut donc affirmer, en ce qui concerne la Principauté de Liechtenstein, qu'une déclaration de patrimoine volontaire présentée après le 1er janvier 2018 ne remplit pas nécessairement le critère du caractère volontaire (à condition que l'ALE ait déjà reçu des déclarations de patrimoine). Si l'ALE n'en dispose pas encore, une divulgation volontaire devrait en principe être possible jusqu'en 2019 (date de l'échange de données prévu).