Aperçu des arrêts du Tribunal fédéral suisse en matière de droit fiscal publiés entre le 7 et le 13 février 2022.

  • Arrêt du 28 décembre 2021 (2C_55/2021) : impôts cantonaux et communaux et impôt fédéral direct 2015 (Zurich) ; double imposition ; En raison de leur séparation durant l'année fiscale 2015, les recourants estiment qu'ils doivent être taxés séparément. Les époux sont taxés conjointement pour les impôts cantonaux sur le revenu et la fortune jusqu'à la séparation de droit ou de fait du mariage. Le mariage est effectivement séparé à des fins fiscales lorsque le ménage commun et la mise en commun des moyens ont cessé. Dans certaines circonstances, on peut déjà considérer qu'il y a séparation lorsque le ménage commun est certes supprimé, mais que les ressources communes ne sont pas encore totalement dissociées à ce moment-là. Il faut toutefois que le désenchevêtrement des moyens communs se profile à l'horizon et qu'il ne soit qu'une question de temps. Il n'en est pas question dans le cas des plaignants, d'autant plus qu'ils ont déclaré vouloir renoncer à un désenchevêtrement dans un premier temps. Entre-temps, il semble que les recourants entretiennent à nouveau un ménage commun, puisqu'ils ont indiqué la même adresse devant le Tribunal fédéral. Bien que toutes les suppositions sur lesquelles l'instance précédente s'est appuyée pour ses constatations ne reposent pas sur une base solide, il semble néanmoins approprié, notamment en raison de la relation avec son épouse, d'attribuer le centre des intérêts du recourant au canton de Zurich pour l'année fiscale 2015. Rejet du recours du contribuable contre le canton de Zurich ; admission du recours du contribuable contre le canton des Grisons.
  • Arrêt du 28 décembre 2021 (2C_936/2020) : entraide administrative CDI CH-IN ; En l'espèce, le MoF indien demande l'entraide administrative concernant une personne physique qui est le "beneficiary" d'un trust pour lequel une société détient un compte auprès d'une banque suisse. Dans ce contexte, la question juridique de savoir si et dans quelle mesure les informations bancaires se rapportant à ce compte peuvent être vraisemblablement importantes est controversée et doit être clarifiée. L'instance précédente a adopté le point de vue selon lequel les bénéficiaires d'un "irrevocable discretionary trust" n'ont qu'un droit d'expectative sur les distributions. La plaignante a adopté le même point de vue et en a déduit que les informations bancaires provenant d'un compte bancaire détenu par un tel trust ne sont pas vraisemblablement pertinentes dans le cadre d'une procédure d'entraide administrative dirigée contre le bénéficiaire. Le Tribunal fédéral a estimé que le droit indien devait être appliqué à la question du traitement fiscal du trust et qu'il n'appartenait pas aux autorités suisses d'examiner s'il existait un "irrevocable discretionary trust". Il n'appartient pas non plus à l'AFC de se pencher sur la jurisprudence de la Cour suprême indienne, même si celle-ci a décidé, comme l'a fait valoir la recourante, que les trusts discrétionnaires irrévocables ne devaient pas être imputés aux bénéficiaires. Il faut donc partir du principe que tous les documents édités par la banque B. SA sont vraisemblablement importants. Rejet du recours de la requérante A.
  • Arrêt du 23 décembre 2021 (2C_753/2020) : impôts cantonaux et communaux et impôt fédéral direct 2006-2011 (Saint-Gall) ; détermination du domicile fiscal et procédure de taxation ; Le contribuable fait valoir pour la première fois devant le Tribunal fédéral qu'il appartient à l'AFC de procéder à la délimitation des compétences fiscales entre les cantons de Saint-Gall, Zurich et Schwyz. En outre, les autorités fiscales auraient commis de nombreuses et flagrantes violations de ses droits de partie et de procédure lors de la détermination du centre de ses intérêts vitaux. Le Tribunal fédéral explique que le contribuable doit être tenu pour responsable de son choix de la voie de recours ordinaire dans le canton de Saint-Gall et que l'utilisation de moyens de preuve saisis dans la procédure pénale ne pose en principe pas de problème dans la procédure administrative. En outre, il faut nier que le domicile réel du contribuable se trouvait à l'étranger ou dans un autre canton. Rejet du recours du contribuable dans la mesure où il faut y entrer en matière.

Non-entrée en matière/déclassement :

Les décisions sont classées par ordre chronologique en fonction de leur date de publication.