Lors de sa séance du 6 septembre 2017, le Conseil fédéral a ouvert la procédure de consultation sur la proposition d'imposition 17 (SV17).

Suite au rejet de la réforme de l'imposition des entreprises III (USR III) lors du référendum du 12 février 2017, le Conseil fédéral a soumis une nouvelle édition du projet sous la forme de la loi fiscale 17 et a publié le texte de la loi sur la loi fiscale 17 et le rapport explicatif sur la procédure de consultation ainsi qu'un communiqué de presse.

En même temps que le projet de loi, le Conseil fédéral envoie également deux ordonnances en consultation :

Le Département fédéral des finances (DFF) a l'intention de soumettre le message au Conseil fédéral à l'attention du Parlement au printemps 2018. Cela signifie que le SV17 n'entrera pas en vigueur avant 2020 au plus tôt (ou progressivement si nécessaire).

Conformément au communiqué de presse du Conseil fédéral du 6 septembre 2017, la nouvelle proposition contient d'importantes adaptations et tient donc compte du résultat de la votation. Le budget fédéral doit notamment être moins lourdement grevé et les intérêts des villes et des communes doivent être davantage pris en compte.

Les entreprises continuant à bénéficier d'un environnement fiscal compétitif, il est prévu que les entrepreneurs et les entreprises contribuent au contre-financement de la réforme :

  • les entrepreneurs par le biais d'une imposition accrue des dividendes
  • les entreprises par le biais d'une augmentation des allocations familiales.

Selon la vue d'ensemble du Conseil fédéral, le SV17 contient les mesures centrales suivantes :

  • Suppression des dispositions relatives aux sociétés de statut cantonal (Confédération : non / cantons : obligatoire) : Au niveau cantonal, les sociétés de statut ne paient pas d'impôt sur le bénéfice ou seulement un impôt réduit. Avec le SV17, ce privilège est aboli. La surimposition est évitée grâce à une solution temporaire de taux spéciaux.
  • Boîte à brevets (Confédération : non / cantons obligatoires) : le bénéfice des brevets et droits comparables est séparé des autres bénéfices et imposé à un taux inférieur. L'allégement ne peut pas dépasser 90 %. La structure est basée sur les normes internationales applicables.
  • Déductions supplémentaires pour la recherche et le développement (Confédération : non / cantons : facultatif) : Des déductions supplémentaires jusqu'à 50 % peuvent être effectuées pour la recherche et le développement. Cette mesure vise la recherche et le développement en Suisse. Les dépenses concernées sont les frais de personnel plus un supplément forfaitaire ou 80 % des dépenses facturées par des tiers pour la recherche sous contrat.
  • Limitation de l'allégement (Confédération : non / cantons : obligatoire) : L'allégement fiscal dû à la Patent Box et les déductions supplémentaires pour la recherche et le développement ne peuvent pas dépasser 70 % du bénéfice imposable. Le calcul inclut également l'amortissement dû à une imposition antérieure en tant que société de statut (step-up).
  • Augmentation de la part cantonale de l'impôt fédéral direct : La part cantonale passe de 17 % à 20,5 %.
  • Prise en compte des villes et des municipalités : Les cantons doivent tenir compte de manière appropriée des villes et des communes dans le cadre de l'augmentation de la part cantonale.
  • Augmentation des exigences minimales de la Confédération pour les allocations familiales : Les exigences minimales pour les allocations familiales seront augmentées de 30 CHF.

Le Conseil fédéral cite les mesures suivantes comme mesures complémentaires :

  • Adaptations de l'impôt sur le capital (Confédération : non / cantons : facultatif) : Les cantons peuvent inclure les capitaux propres en rapport avec les participations ainsi que les brevets et droits comparables à un taux réduit dans le calcul de l'impôt sur le capital.
  • Divulgation des réserves latentes (Confédération : oui / cantons : obligatoire) : les entreprises qui transfèrent leur siège en Suisse peuvent bénéficier d'un amortissement supplémentaire au cours des premières années (step-up). En cas de transfert du siège social à l'étranger, une taxe de sortie est due, comme c'est déjà le cas aujourd'hui.
  • Adaptation de la transposition (Confédération : oui / cantons : obligatoire) : Cette mesure comble un vide fiscal en limitant le champ d'application des gains en capital exonérés d'impôt et donc indirectement aussi les effets du principe de l'apport en capital.
  • Extension du crédit d'impôt forfaitaire (Confédération : oui / cantons : obligatoire) : les établissements stables suisses de sociétés étrangères auront désormais également droit au crédit d'impôt forfaitaire (mise en œuvre de la motion Pelli).
  • Adaptation de la péréquation financière : Afin d'éviter les distorsions entre les cantons, le système de péréquation financière sera adapté aux nouvelles réalités de la politique fiscale.

Toutes les informations et documents sont disponibles ici. Le résumé ci-dessus correspond en grande partie à la formulation du communiqué de presse du Conseil fédéral.