Lors de sa session du 30 mai 2017, le Conseil des Etats préconise de prolonger le taux spécial pour les services d'hébergement de 3,8% pour une période initiale de 10 ans. Il vote donc contre la motion du Conseil national qui veut ancrer définitivement le taux spécial pour les services d'hébergement dans la loi sur la TVA.

L'initiative parlementaire sous-jacente de Dominique de Buman (15 410) demande que le taux spécial de 3,8 % soit définitivement ancré dans la loi sur la TVA à l'avenir. Toutefois, à l'issue du processus de consultation, la commission des affaires économiques et fiscales du Conseil national (WAK-N) s'est prononcée en faveur d'une prolongation limitée à 10 ans (voir le communiqué de presse du 15 mars 2017). Ce faisant, elle veut donner à l'industrie une sécurité de planification, tout en ayant la possibilité de revoir régulièrement le taux spécial. Conformément à sa déclaration du 12 avril 2017, le Conseil fédéral partage l'avis du WAK-N selon lequel le taux spécial devrait être prolongé de 10 ans au lieu d'être définitivement ancré dans la loi sur la TVA (voir notre contribution du 13 avril 2017).

Selon un communiqué de presse du 25 avril 2017, la Commission de l'économie et des redevances du Conseil des Etats (WAK-S) avait ensuite, lors de sa réunion du 25 avril 2017, délibéré sur le maintien du taux spécial de TVA sous réserve de la décision du Conseil national et soutenu par 9 voix contre 4 la proposition de la majorité de la WAK-N (ou la proposition du Conseil fédéral), c'est-à-dire de prolonger le taux spécial initialement de 10 ans jusqu'à la fin de 2027. La minorité de la WAK-S, en revanche, ne veut prolonger le taux spécial que de trois ans jusqu'à la fin de 2020 (voir aussi l'article de Jeannette Bucher du 26 avril 2017, le blog TVA de Ludwig + Partner).

Le projet de loi a ensuite été discuté lors d'une session spéciale du Conseil national le 4 mai 2017, qui a voté par 92 voix contre 89 et 5 abstentions contre la motion de la majorité du WAK-N (ou contre l'avis du Conseil fédéral) et donc en faveur de la motion de la minorité. Lors du vote global, la proposition a été adoptée par 114 voix contre 62 et 10 abstentions. Le Conseil national s'est ainsi prononcé en faveur d'un ancrage juridique définitif du taux spécial de TVA de 3,8% pour les services d'hébergement (voir notre contribution du 4 mai 2017).

Le Conseil des États a discuté de la proposition lors de sa réunion du 30 mai 2017 et a approuvé la motion de la majorité des WAK-S lors du vote global par 44 voix contre 0 et 0 abstention (unanimité). En détail, il a voté par 36 voix contre 8 et 0 abstention en faveur d'une prorogation de dix ans et contre une prolongation de trois ans du taux spécial et par 12 voix contre 32 et 0 abstention contre la proposition d'inscrire le taux spécial dans la loi pour une durée indéterminée. En conclusion, le Conseil des Etats soutient donc la proposition du Conseil fédéral de prolonger le taux spécial pour une période initiale de 10 ans jusqu'à la fin de 2027.

Le Conseil national s'étant prononcé en faveur d'un ancrage juridique définitif du taux spécial, il existe une différence entre les deux chambres du Parlement, que le Conseil national discutera déjà le 31 mai 2017 conformément à son programme pour la session d'été 2017.

Le procès-verbal du débat parlementaire du Conseil des Etats du 30 mai 2017 est disponible ici (voir aussi l'article de la NZZ du 30 mai 2017).