Le Conseil fédéral propose d'annuler une motion de la Commission de l'économie et des redevances du Conseil des Etats (WAK-S) concernant la prise en compte des déductions générales et sociales pour les personnes à assujettissement limité à l'impôt à l'étranger.

Le 29 avril 2014, WAK-S a déposé la requête 14.3299 « Examen des déductions générales et des déductions sociales pour les personnes soumises à un impôt limité à l’étranger ». Avec cette motion, le Conseil fédéral a été chargé de veiller, dans le cadre de la négociation d’accords de double imposition (DTA), à ce que les déductions générales et les déductions sociales soient pleinement prises en compte pour les personnes résidant en Suisse et soumises à un impôt limité à l’étranger. L’objet de la requête est la pratique suisse selon laquelle les déductions générales et les déductions sociales ne sont accordées que proportionnellement au revenu imposable en Suisse, ainsi que la conséquence que la partie des déductions imputables aux revenus imposables à l’étranger ne peut être réclamée que si cela est prévu par le droit étranger applicable.

Le Conseil fédéral a demandé que la motion soit rejetée. Le Conseil des États et le Conseil national, en revanche, ont adopté la motion les 17 juin 2014 et 11 décembre 2014 respectivement.

Le Conseil fédéral a ensuite tenu une consultation avec les cantons et la Conférence des directeurs des finances cantonales (FDK) afin d’identifier les possibilités de réalisation de la motion.

Selon le rapport du Conseil fédéral (pré-impression du 5 septembre 2017), tous les avis sur la nature de la mise en œuvre ont été exprimés et ont rejeté les options proposées par le Conseil fédéral pour la mise en œuvre aux dépens de la Suisse.

Comme solution de rechange, la seule façon de mettre en œuvre était une disposition des ATT en vertu de laquelle l’autre État contractant doit accorder des déductions qui, dans la pratique suisse, ne sont pas accordées en Suisse. Il a également été demandé qu’une disposition de la DTA soit exclue si l’autre État contractant n’accorde pas de déductions mais applique des taux d’imposition plus bas. Dans le même temps, le FDK doutait qu’une telle mise en œuvre se fasse au détriment de l’autre

états-Unis dans les négociations de la DTA. Elle a donc demandé un refrain complet de la mise en œuvre, à condition que la mise en œuvre nécessite des concessions de la Suisse dans d’autres points réglementaires de la DTA.

Le Conseil fédéral considère également que la mise en œuvre de la motion au détriment des pays étrangers est irréaliste et ne l’a donc pas mise à la disposition des cantons et du FDK en consultation. Il est peu probable qu’un État dans un DTA puisse être tenu d’accorder des déductions en vertu du droit suisse dans le cadre de son imposition. La motion n’est donc pas réalisable et le Conseil fédéral demande sa dépréciation.

Le rapport (préimprimé le 5 septembre 2017) est disponible ici. Ceci et d’autres rapports du Conseil fédéral sont également disponibles ici.